Lettre de Christelle

Publié le par Christelle Gaborieau

Bitkine, le 24 février 2007
Reçue le 6 mars 2007
 
 
 
Bonjour tout le monde,
 
Je trouve enfin le temps de vous faire parvenir quelques nouvelles fraîches pour alimenter mon blog après ces dernières semaines bien chargées.
 
Un des premiers évènements a été le second passage du Président à Bitkine. Il s’était rendu à Zakouma où les rebelles avaient tué les gardes du parc, des villageois ainsi que quelques éléphants deux semaines seulement après notre visite au parc de Zakouma, ma famille et moi. Nous l’avons échappé de peu.
Ce mardi-là, deux semaines après son premier passage à Bitkine, qui, vous vous en souvenez, avait déployé une quantité d’énergie incroyable, il repassait par Bitkine.
Les cours ont de nouveau été suspendus, nous avons encore fait marcher nos filles du collège trois quarts d’heure sous un soleil brûlant pour rejoindre le centre de Bitkine, qui plus est, presque au pas de course, car nous étions en retard. Tous les habitants s’étaient massés le long de la route principale. Les musiciens des villages environnants s’étaient également déplacés. Bref, tout le monde était prêt pour le recevoir.
Le moment arrive. Nous voyons passer une voiture blindée aux vitres teintées, 13 camions de militaires, 9 blindés. En moins d’une minute, tout est terminé. Le Président ne s’est pas arrêté. Les filles sont déçues : « La prochaine fois qu’il passe, on ne se déplacera même pas. »
Le retour au collège est moins enthousiaste, vous pouvez l’imaginer.
 
Un autre évènement a été l’invitation à un mariage dans un village des environs, Dgégré.
Le plus difficile a été de s’y rendre. Il n’y a évidemment pas de routes, de panneaux indicateurs, juste quelques pistes en pleine brousse. Il faut se repérer grâce aux montagnes. Nathalie et moi, nous voilà parties, pleines d’enthousiasme, elle sur sa mobylette, moi sur ma moto. Après avoir emprunté des chemins pleins d’épines et de cailloux pointus (l’idée de devoir réparer un pneu en pleine brousse sous un soleil brûlant ne me tentait pas du tout), traversé quelques rijils (rivières asséchées), nous voilà face à un obstacle de taille : un gros rijil profond et très ensablé. Vaillamment, nous tentons la traversée mais au bout de quelques instants, il faut se rendre à l’évidence, la moto refuse d’avancer. C’est ainsi que nous nous retrouvons à pousser la moto, suantes, sous un soleil de plomb. Le plus dur a été de remonter de l’autre côté du rijil. En s’y mettant à deux, avec l’accélération au maximum, nous avons enfin vaincu l’obstacle. Mais à quel prix ! A bout de souffle, nous décidons de nous reposer avant de repartir de plus belle. Eh bien, croyez-moi, nous avons fini par arriver à Dgégré.
La tenue des mariés valait le détour : le jeune homme était habillé à la dernière mode, soit un jean large façon rappeur, avec des pistolets en surimpression. La mariée portait des sandales blanches, des chaussettes de sport avec deux bandes noires montant jusqu’aux genoux et une robe blanche transparente qui laissait voir ses sous-vêtements. Elle était si impressionnée que nous n’avons jamais pu entendre son consentement. Après l’échange des consentements, toute l’assemblée s’est déplacée au son des youyous, et en dansant pour aller les féliciter. C’est ce que j’aime en Afrique : cette joyeuse improvisation, cette simplicité sans formalisme.
Après la célébration du mariage, tous les invités ont accompagné les jeunes mariés jusque chez eux, en dansant, au son du tam-tam. Il a tout de même fallu 2 heures 30 pour rejoindre leur domicile distant de … 800 mètres. Je me suis essayée à la danse avec mes amis, mais vraiment quelque chose m’échappe dans la façon dont leur corps ondule. Heureusement, le ridicule ne tue pas !! Cependant, je me suis assez rapidement arrêtée pour me réfugier à l’ombre car danser en continu pendant 2 heures 30, à plus de 40° C, c’est au-dessus de mes forces, surtout sans boire…
Nous avons passé le reste de la journée, à discuter avec mes amis, allongés sur des nattes, buvant (raisonnablement !) de la bili-bili (bière de mil) dans des calebasses, regardant les danseurs se mouvoir au son des instruments traditionnels (flûte à 3 trous, tam-tam, calebasse allongée agitée en tous sens). Bref, un vrai dépaysement !!
 
Le 8 février a eu lieu la Fête du Collège. C’est toujours un grand évènement pour les filles car c’est une des rares fois où elles peuvent s’exprimer en public. C’est un des moments phares de l’année. Outre les chants et les danses, quelques sketchs ont particulièrement retenu mon attention : une adaptation du conte « Kirikou et la Sorcière » (un petit bijou si vous avez l’occasion de le voir) ; une pièce de théâtre, « 3 prétendants et un mari » : c’est l’histoire d’une jeune fille collégienne, que son père a promise en premier à un cultivateur apportant cent mille francs CFA de dot, puis en second à un « grand »fonctionnaire de la capitale donnant deux cent mille francs CFA de dot. Mais la jeune fille en aime un autre, un lycéen sans le sou. Elle a alors l’idée d’ « emprunter » l’argent de la dot des deux autres et de présenter le jeune homme comme un « très grand » fonctionnaire, docteur en comptage des grains de mil, parlant toutes les langues de la terre et… surtout apportant trois cent mille francs CFA de dot. Finalement, l’histoire se termine bien puisque le père la donnera en mariage à ce troisième homme. En plus d’un humour remarquable, cette pièce traite des problématiques de la dot, du mariage forcé, de l’instruction des filles, de la pression familiale… Très intéressant.
Enfin les Troisièmes ont présenté un sketch traitant des relations garçons-filles au quartier, sketch malheureusement très réaliste. Un garçon a « besoin » d’une fille ; il va utiliser un intermédiaire pour entrer en contact avec cette fille, toute conversation fille-garçon paraissant suspecte aux yeux de la population. Cet intermédiaire se sera bien entendu fait payer ses services par le garçon. Certaines filles (ou garçons) se sont fait ainsi une spécialité de jouer les intermédiaires et de récolter des subsides non négligeables leur permettant de vivre.
Si la fille accepte, le garçon lui donnera de l’argent pour qu’elle s’achète des vêtements. Là aussi, c’est une réalité. Certains parents, trop pauvres pour payer des vêtements corrects à toute leur progéniture, ferment les yeux sur la provenance de certains voiles ou robes de leurs filles. Ces filles, souvent dès l’âge de 13-14 ans, acceptent de coucher avec des garçons de façon à pouvoir s’acheter des vêtements.
La relation garçon-fille est ainsi faite : « Si tu couches avec moi, je te donne de l’argent. Tu pourras ainsi porter de beaux vêtements et être enviée des autres filles. » Le garçon et la fille y trouvent leur compte. Cela nous paraît peut-être choquant à nos yeux d’occidentaux, mais la misère et la soumission de la femme y sont pour beaucoup.
Bien sûr, si la fille tombe enceinte, le garçon l’abandonnera : « Je t’ai donné de l’argent, de quoi te plains-tu ? » Il payera éventuellement une amende aux parents de la fille ou encore prendra la fille en mariage sous la pression familiale. Quel avenir pour ce mariage fait sous la contrainte ? Le garçon ne tardera sans doute pas à considérer sa femme comme une simple bonniche et ira se chercher des copines au quartier. Quant à la fille, si ses parents exigent l’avortement, celui-ci se fera dans des conditions déplorables, identiques à celles qu’on peut trouver dans tous les dispensaires du Tchad, risquant ainsi de rendre la fille stérile au mieux ou de mettre la vie de la fille en danger (les cas de septicémie suite à des avortements « traditionnels » ne sont pas rares).
De l’avis de quelques amis tchadiens, la grande majorité des filles de 13-14 ans se donnent ainsi aux garçons. L’utilisation du préservatif est marginale : les raisons invoquées en sont que les Blancs ont mis le virus du sida dans le préservatif pour « anéantir » l’Afrique, ou bien qu’il ne sert à rien de mettre un préservatif car si Dieu veut que tu meures du sida, tu mourras du sida, même si tu mets un préservatif.
Heureusement, de plus en plus de campagnes de sensibilisation se mettent en place.
C’est un tableau bien noir que je vous dresse, mais c’est une réalité qu’on rencontre souvent au collège. Chaque année, trois ou quatre filles arrêtent leurs études car elles sont enceintes. D’autres s’absentent plus ou moins longuement du collège pour se faire avorter. Ainsi, une élève de 6ème s’est absentée deux semaines et est revenue au collège, le visage émacié, les traits tirés, et très amaigrie.
Motif officiel de son absence : elle a été piquée par un scorpion. Tout le monde est au courant de ce qui s’est passé car absolument tout se sait. Mais personne n’en parle officiellement. Que dire ? Que faire quand la fille et même sa tante qui en a la charge affirment haut et fort que non, elle n’a jamais été enceinte, qu’elle n’a jamais eu recours à l’avortement et que c’est le scorpion qui l’a piquée. C’est la loi du silence et ce sont toujours les filles qui en paient le prix fort…
Une des répliques du sketch résume bien toute la situation. Le garçon réplique à l’intermédiaire : « Pourquoi cette fille n’accepterait-elle pas de « faire amitié » avec moi (en France, on dirait de « coucher avec moi ») ? Les filles sont faites pour ça, non ? »
C’est pour cela que l’éducation des filles est si importante au Tchad. Le taux de scolarisation des filles à l’école primaire est de 20 %. Quant au collège …
C’est vraiment là que sont ma motivation et le sens de mon travail. J’espère que peut-être j’aurai contribué à aider certaines filles à sortir un tout petit peu de cet engrenage infernal.
 
Un autre problème que rencontre le Tchad est la corruption. C’est un des pays les plus (sinon le plus) corrompus au monde. Cette corruption touche tous les niveaux, tous les métiers. Du fonctionnaire de police, qui demande un petit billet pour te laisser continuer ton trajet en voiture, au proviseur qui accepte quelque argent pour laisser un jeune monter dans la classe supérieure, même s’il n’a pas le niveau ; du juge qui réclame un pot-de-vin pour influencer sa décision au médecin qui demande quelques subsides avant d’accepter de soigner tel malade. Mais là aussi, condamner trop vite la corruption, c’est oublier que ces fonctionnaires sont aussi des chefs de famille qui n’ont pas reçu leurs salaires depuis plusieurs mois.
De temps en temps, une opération « grand nettoyage » a lieu. À l’École Normale d’Instituteurs, une enquête a été faite pour exclure les « faux-inscrits », pour admettre ceux qui avaient vraiment réussi le concours d’entrée et mettre en prison ceux qui avaient permis une telle situation. C’est ainsi que l’un de nos surveillants a pu rejoindre l’ENI quatre mois après le début des cours, car son nom avait été rayé des listes pour être remplacé par celui d’un étudiant qui avait plus d’argent que lui ou plus de soutien. Tout n’est pas perdu…
 
La situation est toujours tendue à N’Djaména et à l’Est du pays. Les rebelles attaquent périodiquement Abéché, Adré, Goz-Beïda et autres villes situées à l’Est. À Mongo, suite au ralliement d’un des chefs rebelles au gouvernement à coup de dizaines de millions de francs CFA, 3000 militaires (ex-rebelles) ont rejoint la ville, errant ça et là, en conflit plus ou moins latent avec les forces gouvernementales présentes auparavant sur place. La situation est confuse et le Président devrait sous peu venir à Mongo régler lui-même le problème.
Les journaux sont plus que jamais censurés et de larges cadres noirs ornent les pages de ces publications.
À Abéché et à N’Djaména, le couvre-feu est instauré à partir de 18 heures. Et toute personne se promenant après cette heure est soumise à un contrôle d’identité. On parlerait aussi de rafles de jeunes gens ou de personnes battues.
Les colis postaux sont systématiquement ouverts et tout objet « intéressant », produits de toilette, nourriture, est détourné au profit d’autres personnes que le destinataire. Pourquoi se priver ?
Les communications téléphoniques sont parfois difficiles à obtenir, les coupures de réseaux sont courantes… et surtout avec l’étranger.
Tout cela s’explique par « l’état de guerre » déclaré depuis trois mois maintenant et qui doit être maintenu jusqu’en mai.
 
Mais ici à Bitkine, la vie est calme, tranquille, et suit son cours. Les rumeurs du monde nous parviennent étouffées et cela ne nous affecte guère dans notre quotidien. J’ai appris à vivre comme les Tchadiens. Le plus important est ce que je vis ici, maintenant. Quant au lendemain, Inch’Allah…
Ce n’est pas fermer les yeux sur le futur, refuser de voir l’avenir, mais quand on vit dans un pays qui a déjà connu 20 ans de guerre sur les 30 dernières années, qui a tant de problèmes, et où tout peut basculer en l’espace d’un instant, cela permet de ne pas s’inquiéter autre mesure et de vivre heureux chaque instant qui se présente.
Une maxime africaine symbolise la relation au temps : « Le temps ne se mesure pas en heures et en minutes, mais ce sont les évènements qui font le temps. » Exemple : ce matin, vous devez aller travailler ou aller aux champs. Vous apprenez qu’un de vos oncles vient de décéder. Aussitôt, toutes affaires cessantes, vous vous rendez à la place mortuaire pour montrer votre solidarité et votre compassion envers la famille en deuil.
J’ai d’ailleurs moi-même vécu une expérience de deuil. La belle-mère de notre cuisinier est décédée. Nous sommes allées lui rendre condoléances au village. Alors que nous étions là-bas, une femme est arrivée, s’est accroupie au milieu de la concession et s’est mise à pleurer et à hurler. Notre hôte l’a rejointe et l’a accompagnée avec les pleurs et les cris. Scène poignante, déchirante, et qui met mal à l’aise notre approche occidentale, beaucoup plus pudique, de la mort.
Mais c’est une façon pour les Tchadiens d’extérioriser leur douleur, leur peine, et sans doute une façon de faire le deuil beaucoup plus rapidement que dans notre société où pleurer en public n’est pas considéré comme un geste digne.
Mais au-delà des manifestations de la peine, le deuil est aussi pour la famille une très lourde charge financière. En effet, toute personne qui connaissait le défunt de près ou de loin, ou même avait une quelconque relation avec l’un des proches du défunt, doit se rendre à la place mortuaire. Un Tchadien me disait un jour : « Si je ne vais immédiatement à la place mortuaire dès que je l’apprends, c’est comme si je m’estimais responsable de la mort du défunt parce que je lui avait jeté un sort. » Et cela, même si la mort est naturelle…
Beaucoup de gens défilent à la place mortuaire et la famille est tenue d’offrir le thé ou le repas à toute personne venue la visiter. Imaginez la somme que cela peut représenter lorsqu’il y a cent ou deux cents personnes qui viennent rendre condoléances. C’est pour cela aussi que, dans la mesure du possible, on n’arrive pas les mains vides. On achète du sucre ou on apporte un peu d’argent et on le remet discrètement à la famille en disant : « C’est ma modeste contribution pour que tu puisses payer le thé à tes étrangers (c’est-à-dire à tes visiteurs). »
C’est un des nombreux aspects de la solidarité à l’africaine et de l’accueil de l’étranger, ce terme étant pris comme personne extérieurs à la concession.
Si je décide d’aller visiter un ami (sans prévenir, ce qui est le cas la plupart du temps, car avant l’arrivée du portable, comment prévenir de la visite ?), même si mon ami avait décidé de sortir, jamais il ne me le dira. Il étendra la natte, me fera asseoir, m’apportera de l’eau, me fera préparer du thé ou la « boule », échangera les salutations d’usage et les nouvelles de la famille, et restera avec moi le temps que j’aurai décidé… sans jamais me faire sentir, par un regard ou une parole, que j’étais indésirable à ce moment-là. Quelle leçon d’hospitalité !
Et pour nous, cela est désarmant, car nous sommes tellement obnubilés par le temps à rentabiliser… Vous le voyez bien : « Le temps ne se mesure pas en heures et en minutes, mais ce sont les évènements qui font le temps. »
Un autre exemple de la solidarité tchadienne. Un de mes amis a eu un accident de moto et s’est cassé la clavicule et le poignet. Tous ses collègues et amis se sont mobilisés. L’un l’a pris chez lui, la femme de l’autre lui préparait à manger, le troisième faisait le ménage ou la lessive, et jamais à aucun moment, il ne s’est retrouvé seul. Pendant les deux mois qu’a duré sa convalescence, sa grande sœur a abandonné son travail pour venir l’aider. Une grande chaîne de solidarité s’est mise en place et tous se sont relayés pour lui venir en aide. Là aussi, quelle leçon d’humanité !!
Et je pourrais citer des dizaines d’autres cas semblables à celui-ci. C’est aussi ça le Tchad.
 
Je ne résiste pas à la tentation de vous raconter une anecdote rapportée par un missionnaire, présent depuis longtemps au Tchad, le Père Franco.
Il devait aller visiter un village éloigné mais on lui avait donné des indications assez vagues. Il devait tourner à droite après le tamarinier (un arbre), mais il s’avère qu’il n’a jamais trouvé l’arbre en question. Le soir tombait. Il entend des meuglements ; il se dirige vers eux et se met à suivre les vaches. Il arrive à un campement nomade. Les gens le retiennent pour la nuit car il se fait tard. Il s’installe pour la nuit, commence à dormir, quand il est réveillé par un branle-bas de combat. Les vaches courent dans tous les sens, les hommes courent après les vaches. Ça se calme. Il se rendort. Une heure après, même remue-ménage. Et ainsi de suite jusqu’à la fin de la nuit.
Le lendemain, il pose la question sur ce qui s’est passé. Les hommes lui répondent : « Toutes les nuits, nous sommes attaqués par les hyènes. Ça va encore parce que nous pouvons leur lancer des flèches empoisonnées. Le problème, c’est quand nous sommes attaqués par des lions... » Sans commentaire !!
Deuxième anecdote : ce même père a dû se rendre dans un village en voiture, mais il voulait rentrer le plus vite possible. Malgré les conseils des villageois, il est parti avec son guide qui connaissait bien la région. Et pour ne pas se perdre, ils ont toujours suivi les traces de leur voiture dans le sens inverse de l’aller. Au bout de quinze kilomètres, au lieu de rejoindre la route, ils se sont retrouvés… dans le village qu’ils avaient quitté. Les Djinns de la brousse se sont vengés !!
Un autre exemple surréaliste :
Un homme avait des moutons dans sa concession et dormait à côté d’eux. Des voleurs sont entrés avec une voiture, ont tué les moutons, les ont dépecés, ont chargé les moutons dans le véhicule, ont empilé les peaux de mouton et les ont déposées sous la tête du dormeur (à la place de l’oreiller)… Tout cela sans qu’il ne s’aperçoive de rien. Notre esprit rationnel a parfois du mal à s’y retrouver.
Une autre anecdote « croustillante » arrivée à la sœur d’un ami. Cette femme dormait avec son mari dans une pièce fermée de l’intérieur où étaient garées deux motos. Des voleurs sont entrés, sans que les chiens de garde ne réagissent, sans forcer le portail fermé avec un cadenas. Ils sont entrés dans la pièce où dormaient cette femme et son mari, ont allumé la lumière, ont pris les deux motos, tous les meubles, toute la vaisselle, les vêtements (sauf les sous-vêtements qu’ils ont jetés sur les deux dormeurs) et ils ont tout chargé dans un camion qui attendait dans la rue, en faisant tout passer par-dessus le mur haut de trois mètres avec des barbelés au sommet. Comment comprendre cela ? La réponse de mes amis : « Les voleurs ont utilisé la magie. »
Une phrase entendue dans un documentaire me revient en mémoire : « Entre les Africains et la réalité, il y a la mystique. »
Je crois que je vous ai donné suffisamment de matière pour méditer. Je vais me reposer un peu et à bientôt dans une prochaine lettre.
Christelle

Publié dans christelle-tchad

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M
Christelle,<br /> Je te souhaite un grand courage avec tes élèves, c'est formidable, ce que tu fais en cette période de ta vie.<br /> Je t'embrasse bien fort depuis la France<br /> Marie Françoise<br />  
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